La Fédération française de l'assurance (FFA) estime que le coût des catastrophes climatiques pourrait doubler d'ici 2050. La facture liée aux inondations pourrait par exemple augmenter de 81 %, pour passer à 50 milliards d'euros de “masse” assurable. Les sécheresses à répétition, quant à elles, pourraient impacter fortement les productions agricoles.
L'effondrement de la biodiversité commence à devenir une réalité : en 2019, les scientifiques de l'IPBES 1 – le « Giec de la biodiversité » – ont ainsi estimé que plus d'une espèce vivante sur huit (soit 1 million) pourrait disparaître de la surface du globe dans les prochaines décennies. Par conséquent, l'intégration des thématiques environnementales, en amont des projets, constitue un enjeu majeur.
1 - Des enjeux multiples et hétérogènes
Pour composer entre espaces de vie et biodiversité de façon pérenne, et afin de s'adapter aux conséquences du changement climatique, il est indispensable de modifier nos processus de réflexion.
De multiples enjeux doivent par exemple être pris en compte dans la préservation de notre environnement : la pollution, l'effet de serre et l'émission de dioxyde de carbone (CO2), les changements de climat, les cyclones, la rareté de l'eau, la désertification dans de nombreuses régions du monde ou les inondations et les pluies torrentielles dans d'autres régions…
Des outils réglementaires permettent déjà de proposer des solutions concrètes pour préserver les richesses et les fonctionnalités de notre environnement. Néanmoins, ils ne sont pas toujours satisfaisants. Pour concilier les actions nécessaires à notre développement avec notre environnement, il existe différentes solutions. Voici quelques pistes de réflexion…
2 - Agir avec l'environnement plutôt que contre
Intégrer la biodiversité et les risques, en amont, dans l'élaboration et le développement des projets doit devenir un réflexe. En l'absence de conscience environnementale, nos activités génèrent des déséquilibres : réchauffement climatique, pollution, destruction des habitats... Aujourd'hui, intégrer les paramètres environnementaux dans un projet est donc une étape indispensable qui peut engendrer de nombreux bénéfices.
Le premier, le plus logique : éviter des adaptations coûteuses lorsque la législation évoluera vers des règles plus drastiques. En effet, la crise climatique n'est pas prête d'être résolue et les gouvernements n'auront d'autres choix que de durcir les réglementations. Les bilans carbone vont par exemple probablement bientôt s'accompagner de pénalités financières pour les mauvais élèves.
Le second : penser le projet pour tirer profit de l'environnement qui l'entoure afin de lui fournir des moyens de soutenabilité face aux changements potentiels à venir. En ville, par exemple, la gestion des espaces naturels est un enjeu de taille face aux aléas climatiques. Que ce soient les massifs arbustifs autour d'un projet, les toitures végétalisées ou encore la présence d'espaces arborés, tous ces éléments participent à offrir des îlots de fraicheurs, à améliorer la qualité de l'air, à permettre l'existence de corridors écologiques ou encore à lutter contre les inondations et les effets de ruissellement par la désimperméabilisation des sols.
3 - L'expertise et le dialogue : les clés d'un projet soutenable
Bien entendu, la construction d'un projet résulte des échanges entre les différents partenaires. Le dialogue est donc LA clé pour mettre les enjeux environnementaux au cœur des réflexions, dans le domaine public ou privé.
Par ailleurs, les écosystèmes sont complexes et il est indispensable de détenir des compétences particulières pour les appréhender. Une intégration environnementale réussie requiert un appui pour réaliser des investigations, établir un diagnostic et prescrire des solutions adaptées. Des équipes pédagogues et réellement à l'écoute des parties prenantes sont aussi un facteur clé de succès pour la bonne intégration des contraintes environnementales tout au long du cycle de décision.