En France, ce sont environ 68 000 hectares de sols naturels ou agricoles qui sont artificialisés chaque année, soit l’équivalent de trois fois la taille de la Forêt de Fontainebleau (22000 hectares). La destruction et l’artificialisation des sols est la première cause de dégradation de la biodiversité, et elles n’ont fait que croître ces dernières décennies.
Dans une démarche de protection de l’environnement et pour lutter contre l’érosion de la biodiversité, un dispositif réglementaire a été mis en place : ERC, l’acronyme pour la séquence « éviter, réduire, compenser ».
Dès la conception d’un projet, le maître d'ouvrage doit réfléchir aux solutions d’évitement de dégradation de la biodiversité, à réduire ensuite les incidences négatives éventuelles sur les milieux naturels et les espèces sensibles. Si malgré ces mesures d'évitement et de réduction, des impacts résiduels significatifs perdurent, le maître d'ouvrage sera invité à compenser ces impacts par des mesures de compensation qui :
Le cadre réglementaire actuel souligne l'importance de l'évitement et de la réduction des impacts avant d'envisager la compensation. Ce cadre est essentiel pour guider les décisions des entreprises et des entités publiques vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement.
Les mesures compensatoires : le dernier recours après l’évitement et la réduction
Les mesures compensatoires sont des actions entreprises par le maître d’ouvrage, obligatoires pour contrebalancer les impacts négatifs de ses projets de développement ou d'aménagement sur des espaces présentant des habitats et des espèces sensibles. Si possible, elles sont mises en œuvre au sein de zones de renaturation préférentielle identifiées par les schémas de cohérences territoriales (SCOT), et par les orientations d’aménagement et de programmation (OAP), des plans locaux d’urbanisme (PLU, PLUi) portant des secteurs à restaurer.
La restauration d'habitats naturels implique la reconstitution de milieux écologiques fragmentés ou dégradés. Elle peut s’illustrer par la réintroduction d'espèces végétales indigènes, la remise en état fonctionnelle de zone humide partiellement ou totalement asséchée, ou encore la reconnexion d’habitats pour reconstituer un corridor terrestre fragmenté par l’urbanisation.
Cependant, ces mesures ont aussi leurs limites. Elles ne peuvent pas toujours remplacer à l'identique les écosystèmes perturbés, surtout lorsqu’il s’agit d'espaces vitaux pour le maintien d’une espèce végétale ou animale, définitivement consommés. Il est toujours compliqué de compenser un espace définitivement perdu. Les mesures compensatoires viennent alors comme des mesures de “dernière chance”.
Renaturation de sites : de quoi parle-t-on ?
La renaturation de site peut être une démarche volontaire de la part des entreprises ou d’acteurs publics, parce qu’ils mesurent les conséquences directes des effets du changement climatique et de la perte de biodiversité sur leur écosystème économique ou urbain: inondations des routes et du bâti, températures urbaines difficilement supportables. Les actions de renaturation revêtent des formes et des fonctions variées et souvent complémentaires.
Désimperméabiliser les sols et recréer un maillage d’espaces revégétalisés avec des sols vivants pour favoriser la mobilité de l’eau et des espèces ou reconnecter les cours d’eau avec leurs zones humides sont autant de façons d’améliorer le cadre de vie des riverains à l’échelle locale. Dans le même temps, nous rendons les écosystèmes plus résilients, les rendant ainsi plus aptes à absorber les effets du changement climatique.
Cette renaturation vise également à lutter contre les îlots de chaleur urbains, par exemple, par le biais de choix de végétation au sol, d’arbustes et d’arbres, dans les rues, les jardins ou ou sur les toits pour réduire les effets des rayonnements du soleil sur les surfaces absorbantes qui les restituent sous forme de chaleur.
On parle aussi parfois de “réensauvagement du milieu urbain" ou de réappropriation de la nature en ville avec, par exemple, des modes de gestion très extensive dans les parcs urbains créant des habitats pour la faune et la flore, ou la restauration de corridors écologiques pour sanctuariser le déplacement de la faune et la dissémination de la flore, contribuant à la biodiversité urbaine.
Toutes les actions locales conduisent à un effet global à l’échelle d’un quartier ou d’une ville.
L’artificialisation des sols et la consommation d’espaces naturels demeurent encore très souvent la valeur d’ajustement des projets. Or, ménager ces espaces dans les aménagements bénéficie aux cycles du carbone et de l’eau, pour ne citer qu’eux.
Éviter et réduire l’impact d’un projet est toujours mieux que de chercher à compenser : les bénéfices sont généralement attendus dans un temps long et ils demeurent parfois incertains.
Rechercher une conception de projets à impact nul, voire positif, sur les milieux naturels, c’est agir très concrètement sur la résilience des territoires vis à vis du changement climatique.
Notre engagement premier chez Naldeo est d’avoir 100% de projets ayant un impact positif sur le climat. C’est pourquoi, nous accompagnons tous les porteurs de projets avec l’objectif de les orienter vers des solutions qui préservent leur environnement.